1. « JM-MJ » pour Jean-Marie - Maître du jeu
Je découvre le jeu de rôle en 1982 lorsqu’un ami, avec qui je partage un job d’étudiant, me montre la feuille de son personnage : un clerc de Advanced Dungeons & Dragons. Abasourdi par ce que je vois, et dont je n’ai jamais entendu parler, je participe à mon premier jeu de rôle dès la semaine suivante : je n’ai jamais arrêté depuis !
Dès 1985, graphiste fraîchement diplômé, je cherche à travailler dans le jeu de rôle. Je commence par la mise en page de quelques numéros du magazine de l’éditeur Oriflam, mais surtout, je travaille à mi-temps comme scénariste-régisseur sur des murder-parties professionnelles pour la société Leurre du crime !
Quelle éclate de travailler avec de vrais comédiens ! Coucou à Olivier Marchal !
Cette même année, je rencontre l’équipe du magazine Casus Belli « canal historique » dont je dessine le logo.
« Casus » sera pendant longtemps le seul magazine en kiosque présentant l’actualité du jeu de rôle et du wargame et il demeurera une référence pour nombre d’amateurs de jeux. Il me faudra toutefois attendre 1989 pour intégrer cette équipe de passionnés et devenir maquettiste à plein temps, mettant en page tous les magazines et les hors-séries, et profitant de cette opportunité pour publier quelques articles et scénarios. Mon plus beau souvenir de cette période – le magazine s’arrête fin 1999 – reste d’avoir été rédacteur en chef d’un hors-série consacré à une création maison : la ville de Laelith, que je connaissais bien pour y avoir fait jouer huit personnes dans une grande campagne de deux ans.
S’ensuit une période, entre 2000 et 2015, où je suis professionnellement moins actif dans le milieu du jeu, me tournant davantage vers la signalétique patrimoniale et le graphisme de muséographie. Ce qui ne m’empêche nullement de continuer à jouer et maîtriser entre amis et en famille, bien que sur un rythme moins soutenu.
Je reprends mes activités professionnelles dans le monde du jeu en 2015, un peu par hasard, lorsque les Éditions du Matagot me proposent de prendre en charge la direction artistique et le graphisme de D-Start, leur nouveau jeu d’initiation.
Puis en 2016, Black Book Éditions me demande de gérer l’équipe de création d’une réédition de « ma » ville fétiche de Laelith ! Cette ville me poursuit : c’est au moins la quatrième fois qu’elle m’investit cœur et âme. Ce sera un travail de titan pour une gamme comprenant plus de 30 produits et plus de 1000 pages ! Avec de la coordination éditoriale (30 rédacteurs, 12 illustrateurs), de l’écriture (80 pages), de la cartographie (la grande carte de la ville), de la maquette en volume (l’impasse de l’Arbre de Tulé)… L’éditeur m’a décerné le titre de « gardien de la cohérence » de cette gamme, une fierté pour moi qui considère mes participations successives à la création de Laelith comme mon grand œuvre.
Pour une interview parue dans Casus Belli n° 20 :
Pour une biographie plus détaillée :
Quelques numéros du magazine Casus Belli, première version.
La boîte de D-Start, l’écran de jeu de Laelith, le livre de base de MEGA et celui de Capitaine Vaudou.
En parallèle, de 2016 à 2020, s’enchaînent deux autres jeux :
• MEGA 5e paradigme, chez LEHA Editions pour lequel je collabore à nouveau avec Didier Guiserix, ancien rédacteur en chef de Casus Belli et auteur de ce jeu dans ses multiples incarnations depuis 1984 ;
• Capitaine Vaudou, pour une co-édition Black Book Éditions-Monolith, un jeu où je coordonne les écrits de Pierre Rosenthal et Jean-Pierre Pecau avant de mettre en page l’ensemble du projet. C’est un jeu que j’ai beaucoup testé avec ses deux co-auteurs et quelques personnalités du milieu dans les années 80 avant sa première parution : un de mes univers de jeu favori et probablement celui que j’ai le plus souvent maîtrisé.
Et aujourd’hui ?
Capitaine Vaudou est paru en 2020 ? Je suis déjà retourné tremper mes pieds dans les eaux des Caraïbes au XVIIe siècle.
Laelith paraît en 2021 ? La Ville sainte est à nouveau disponible pour les joueurs… et pour moi, en tant que Maître du jeu.
Plein de nouvelles aventures pour JM-MJ !
© Jean-Marie Noël 2021
© Jean-Marie Noël 2021
© BBE 2021
JM-MJ
une vie de jeu
2. Créer autour du jeu
Pour les scénarios-maison que je maîtrise, je suis toujours attentif à montrer du matériel personnalisé à mes joueurs. Cela favorise l’immersion dans l’histoire, apporte un peu d’inattendu et parfois un peu de merveilleux.
Dès les années 80, je me prends de passion pour les figurines : j’en peins énormément, même si de nos jours, elles sont moins utilisées en jeu. Grâce à mon métier de graphiste, j’ai tout de suite envie de dessiner des plans et de composer des aides de jeux (feuille de personnage, dossier d’indices, documents à déchiffrer…). Et puis je passe à la 3D. D’abord avec de faux livres – par dépit de n’avoir pas chez moi de bible de Gutenberg – puis avec des dioramas.
Du coup, chemin faisant, je dessine quelques cartes pour divers éditeurs (Siroz, Excelsior, Asmodée, Tilsit), parfois pour accompagner des textes que j’écris ou co-écris (Multisim, Casus Belli), ce qui aboutit à mes deux dernières cartes pour Laelith et Capitaine Vaudou.
Quant aux dioramas, le dernier en date est de loin le plus ambitieux puisqu’il présente les dix maisons d’une ruelle de Laelith : l’impasse de l’Arbre de Tulé.
Pour voir les dioramas en vidéo :